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lundi 22 août 2016

En quête de la couronne de Gloire qui ne se fane pas...

        « Seigneur, n’y a t-il que peu de gens qui soient  sauvés ? »
Voici la question posée à Jésus dans l’Évangile (Lc 13,22-30).
A l’heure où se termine les Jeux Olympiques de Rio, j’aimerai éclairer cette question du Salut avec la métaphore du sport en citant Saint Paul (1 Co 9, 24-27). Paul parle en effet du salut comme d’un prix à remporter :
Vous savez bien que, dans le stade, tous les coureurs participent à la course, mais un seul reçoit le prix. Alors, vous, courez de manière à l’emporter.
Tous les athlètes à l’entraînement s’imposent une discipline sévère ; ils le font pour recevoir une couronne de laurier qui va se faner, et nous, pour une couronne qui ne se fane pas.
Moi, si je cours, ce n’est pas sans fixer le but ; si je fais de la lutte, ce n’est pas en frappant dans le vide.
Mais je traite durement mon corps, j’en fais mon esclave, pour éviter qu’après avoir proclamé l’Évangile à d’autres, je sois moi-même disqualifié.

Le but de notre vie
Cette « couronne qui ne se fane pas », ce prix à remporter n’est-ce pas être sauvé, sanctifié, justifié? mais qui peut-être sauvé ? La réponse de Jésus est déroutante au premier abord: « Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite car… beaucoup chercheront à entrer et n’y parviendront pas ». D’une autre manière Saint Paul semble aboutir à la même conclusion : il faut bien des efforts pour PEU d’élus à la fin !

Retournement de l’Evangile
Mais il faut aller plus loin car la dernière phrase du passage d’Evangile indique que doit s’opérer en nous un changement de perspective : « Oui il y a des derniers qui seront premiers, et de premiers qui seront derniers »

A y regarder de plus près, Jésus présente deux manières d’envisager le Salut, cette « entrée dans le Royaume de Dieu » :
  1. La première consiste à vouloir se sauver par soi-même en cherchant à gravir l’une après l’autre les marches de la perfection pour se hisser à la première place. Mais Jésus nous prévient ce chemin est ardu, étroit… c’est beaucoup d’efforts pour peu d’élus. C’est aussi le danger de tomber dans cette hérésie qu’est le pélagianisme qui a trouvé en occident une nouvelle forme dans l’idéologie du progrès des temps modernes.
  2. La seconde voie est de mettre notre confiance en Dieu qui seul peut nous sauver ; et cela à l’exemple de nos Pères dans la foi : Abraham, Isaac et Jacob et aussi les prophètes. « Alors on viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le Royaume  de Dieu. »…
Que faut-il comprendre de la réponse paradoxale de Jésus ?
Jésus est catégorique : ce n’est pas nous qui pouvons nous sauver nous-mêmes même avec toute notre bonne volonté, nos efforts, nos mérites… la pratique des vertus, nos efforts pour essayer de faire le bien, être charitable… pour évangéliser… pour prier, venir à la messe…
Pour le dire autrement ce ne sont pas nos ŒUVRES que nous peuvent nous sauver ; mais SEUL DIEU nous sauve !
Comprenons bien : le but de notre vie, ce à quoi Dieu nous appelle c’est la vie de Sainteté – « la sanctification » – c’est-à-dire : vivre dans la communion avec Dieu et les hommes (c’est la vision du prophète Isaïe 66). Mais la sainteté ce n’est pas gravir les escaliers de la perfection… la sainteté n’est pas un accomplissement de soi par ses propres mérites ; mais la « sainteté est d’abord un vide que l’on accepte et que Dieu vient remplir dans la mesure où l’on s’ouvre à la plénitude » (Eloi Leclerc) 
Car aux yeux de Dieu PERSONNE n’est JUSTE : « éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice ». Mais le vrai nom de Dieu c’est qu’il est le MISERICORDIEUX !
            Les deux plus grands athlètes de tous les temps des Jeux Olympique ont bien découvert cette miséricorde de Dieu – Ce Dieu qui vient nous chercher dans notre misère parce qu’Il est BON, Tendre et rempli de compassion.  

Michael Phelps, interviewé raconte que ni les médias ni les médailles n’ont réussi à combler son vide intérieur et à le détourner de ses pensées suicidaires. Grâce à des amis, il a retrouvé le chemin vers Dieu. Et avec la grâce de Dieu, Phelps a été sauvé du gouffre et ramené à la vie. Son succès l’emmène encore sur les podiums, et les médias continuent de le vénérer comme un dieu, mais cette fois-ci Phelps sait qui il est et ce qu’il vaut. Il comprend que les médailles d’or, quel que soit leur nombre, n’ont pas le pouvoir de le sauver. Et il déclare « tout cet or ne peut briller sans Dieu »

 UsainBolt : Il est catholique et très croyant… Il n’en parle pas beaucoup, mais autour du cou, il porte une médaille plus puissante que toutes ses médailles d’or : la médaille miraculeuse. Grâce au champion jamaïcain, Marie est devenue la figure la plus priée parmi les coureurs. Dernièrement il a tweeté ce message : « Tout est possible avec Dieu… Je vais tout donner à l’entraînement aujourd’hui #thankuGod

Seigneur, nous te rendons grâce pour ta miséricorde… tu es si bon pour nous ! Notre désir Seigneur est de remporter ce prix, cette couronne de Gloire dont tu remets à tes saints. Toi seul est le Très Haut… nous nous en remettons humblement à toi.   Amen

P. Jean-Emmanuel, église Saint Martin de Ligueil, d’après la prédication du 21 août 2016.