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dimanche 31 mars 2013

L'incendie est déclaré...


Frères et sœurs, n’avez-vous pas eu vent de ce feu qui cette nuit a été allumé non loin d’ici, sur une place… et ce matin on nous annonce que ce feu s’est répandu dans toute la ville … un véritable « incendie » à partir de plusieurs foyers… et pas seulement ici à Tours mais dans d’autres villes du monde… depuis le Pays du Soleil levant en passant par la Chine... au Sud l’Océanie… puis le proche Orient, l’Afrique… l’Europe…  cet incendie s’est même déclarée dans les Amériques… ce feu annonçait un jour Nouveau… l’aurore d’un jour Nouveau ! et de fait, la Lumière de ce Jour ne tarda pas à illuminer toute la Terre depuis l’Orient jusqu’à l’Occident, des terres septentrionales aux terres méridionales… traversant même les Océans !

Et cette Lumière de l’Astre d’en haut n’était encore qu’un pâle reflet de Celui qui est la Vraie Lumière, la « Lumière des Nations » (Lumen Gentium) que les chrétiens reconnaissent en Jésus le Christ Ressuscité… « La Lumière est venue dans le monde et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée » (Jn 1, 5)… Et ce matin, « cette clarté du Christ resplendit sur le visage de l’Eglise » (LG 1).


Le combat entre la Lumière et les Ténèbres semblait pourtant incertain… Depuis Vendredi, les ténèbres avaient recouvert la terre sous les coups de 15h, à l’heure où un innocent mourrait sur une Croix abandonné de tous… L’obscurité enveloppait bientôt comme un linceul son corps meurtri et désarticulé… ce corps que l’on avait déposé dans une sombre cavité aux creux du rocher… Celui qui durant sa vie terrestre avait illuminé de foi, d’espérance et d’amour la vie de tant d’hommes et de femmes reposait désormais dans l’ombre de la mort…

Mais ce matin un cri a jailli ! oh ce n’était d’abord qu’un murmure… une rumeur… une parole qui circule… et que personne ne veut vraiment prendre au sérieux… mais la Parole file … rapidement comme une trainée de poudre avant l’explosion de JOIE : il est VIVANT ! RESSUSCITE !

Une chose m’étonne pourtant ! Toute cette histoire est partie d’un tombeau VIDE ! Circulez, y-a RIEN à voir ! Quel étrange Evangile ?! La Foi au Christ Ressuscité nait d’un tombeau vide ! Marie-Madeleine l’apôtre des apôtres, noyée dans ses émotions cherche un CORPS qui n’est plus là ! Quant à Pierre, le premier des apôtres, ses ténèbres intérieures obscurcissent son regard et l’empêchent de percevoir la Lumière du Ressuscité. Personne ne parvient à faire la lumière sur cette histoire jusqu’à ce que le disciple Jean « entre… voit et il croit ». Paradoxalement c’est en ne voyant RIEN, que, pour lui, s’éclaire le Mystère. Depuis l’intérieur !

Vous vous posez alors probablement la question, comme moi : pourquoi la Foi en Jésus Ressuscité jaillit de l’évidence de l’inévidence de Dieu ?     Voici ma réponse :
c’est sûrement parce que la Résurrection n’est pas un fait qui s’impose de l’extérieur seulement. Elle est un jaillissement de vie qui nous atteint par l’intérieur. Paul écrit aux baptisés de la communauté de Colosse : « en effet vous êtes morts avec le Christ et votre vie reste cachée avec lui en Dieu ». Cette source de vie et de renouveau reste cachée, elle demande à être découverte, tel un trésor caché dans un champ…
       
      D’ailleurs, ce matin à l’aurore, ce grand feu annonciateur d’un jour nouveau n’était plus que poussière et cendre. Mais le feu nouveau de cette nuit de le Résurrection n’est plus à chercher au dehors mais au dedans de nous. Le disciple « entre… il vit et il crut ». « L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur ».

       Si Saint Jean est celui qui est le premier à croire, c’est parce qu’il est le seul apôtre dans l’Evangile de Jean à avoir accompagné Jésus jusqu’à la croix. Il comprend alors que la résurrection n’est pas la négation de la croix  / mais qu’elle proclame, au contraire, avec force, que Dieu était avec le Crucifié jusque dans son abandon. La croix, loin d’être un échec, est le triomphe d’un Amour plus fort que la mort.

Au cours de ce Triduum pascal, après le lavement des pieds (Jeudi), l’adoration de la croix (vendredi), un dernier geste accomplit pour nous le passage de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière : le Baptême !

     Voici l’Evangile dont nous sommes porteurs désormais nous qui, avec le Christ, avons été baptisés dans sa mort et sa résurrection : L’Amour de Dieu est plus fort que la mort.

   En ce petit matin de la Résurrection, nous voici porteurs d’un feu qui ne s’éteint plus, le feu de cet Amour qui a été jusqu’à l’Extrême (Jn 13)… un feu qu’il nous faut porter jusqu’aux « périphéries »… « Jusqu’aux extrémités de la Terre » (Ac 1, 8). Une Révolution est en marche… La révolution de l’Amour.
    Reliés à la Croix du Christ, témoins de sa lumière plus forte que les ténèbres nous voici envoyés pour embraser le monde : Christ est Ressuscité, il est vraiment Ressuscité !  Alléluia !

P. Jean-Emmanuel GARREAU, homélie du dimanche de Pâques, Notre Dame la Riche

samedi 30 mars 2013

La Croix, le passage où convergent nos chemins...


A l’entrée de ce Triduum, priant les vêpres avec les étudiants, j’ai été comme illuminé par l’une des intentions de prières du bréviaire.

« Seigneur Jésus, Pasteur venu rassembler le troupeau dispersé,
que ta croix, signe de ralliement, nous découvre le passage où convergent nos chemins »

Cette prière résonne tout particulièrement avec les premières homélies du pape François.
Dès la première messe avec les cardinaux, le pape François a souhaité replacer la CROIX au centre :
« Quand nous marchons sans la Croix, quand nous édifions sans la Croix et quand nous confessons un Christ sans Croix, nous ne sommes pas disciples du Seigneur : nous sommes mondains, nous sommes des Évêques, des Prêtres, des Cardinaux, des Papes, mais pas des disciples du Seigneur ».

Aux Rameaux, s’adressant aux jeunes, il disait : « N’ayons pas honte de sa Croix. Au contraire, embrassez-la pour avoir compris que c’est dans le don de soi, dans le fait de se dépasser, que réside la véritable joie, que c’est avec l’amour de Dieu qu'il a vaincu le mal. »

Alors que durant ces trois jours Saint, nous entrons progressivement au cœur du Mystère Pascal, la liturgie de ce Vendredi nous propose le geste de l’Adoration de la CROIX.

Si le Jeudi Saint met en lumière le geste du lavement des pieds, comme expression de l’Amour de Jésus qui nous aime jusqu’à l’extrême, le Vendredi Saint nous replace aux pieds de la Croix.
La CROIX, signe des chrétiens 
à la fois centre de notre foi et sommet de la Révélation.

« Ta croix, Signe de ralliement »

Deux images me reviennent pour illustrer ce mystère de la croix « signe de ralliement »
- il y a un mois, avec les étudiants nous étions à Rome en pèlerinage et nous avons cette grâce de célébrer la messe dans l’une des plus belles églises : la basilique Saint Clément. Dans l’abside, nous découvrons la Croix de Jésus au centre qui se déploie comme un arbre magnifique avec ses branches qui s’enroulent en larges volutes abritant une quantité d’oiseaux et de petits personnages occupés à leurs tâches quotidiennes. Cette mosaïque met celui qui la contemple en présence d’un mystère : celui de cet homme-Dieu indissociablement souffrant et glorieux, mort et ressuscité, Sauveur de tous ses frères humains à nouveau « branchés » par lui sur la sève de la vie divine.  « Ta croix, Signe de ralliement »…

- Après l’arbre, la deuxième image me vient de la prière elle-même : l’image du bon pasteur : « Seigneur Jésus, Pasteur venu rassembler le troupeau dispersé, que ta croix est signe de ralliement… ». Le pape François en allant célébrer la messe du Jeudi Saint dans une prison a posé un geste (lui aussi) EXTREME – jusqu’au bout de l’Amour. Successeur de Pierre, il redit plus que par des mots le sens de son ministère : à la suite de Jésus, Bon berger, il va à la recherche de sa brebis perdue…  Il a déjà aussi beaucoup insisté sur cet image du bon Berger (Lc 15) en rappelant que l’Eglise doit aller vers les « périphéries »[1]…  Il disait aux jeunes détenus : « Comme prêtre et comme évêque je dois être à votre service ».  Et il a lavé les pieds de deux jeunes femmes dont l’une était musulmane… A la réponse de Pierre au Ressuscité : « Seigneur, tu sais bien que je t’aime », Jésus lui donnait par trois fois cette mission « PAIS mes brebis » ! Le pape François nous montre l’exemple à nous les prêtres : notre vocation est bien d’être signe de « Jésus, le Pasteur venu rassembler le troupeau dispersé » aux « périphéries » et de mettre la croix au cœur de notre vie afin qu’elle soit « le signe de ralliement ».
Avant d’adorer cette croix, la liturgie de l’office de la Passion propose une longue prière… vous remarquerez qu’elle se déploie depuis le centre de l’Eglise jusqu’aux périphéries, aux extrémités…

La Croix nous découvre le passage où convergent nos chemins 

Enfin, cette croix nous dit la prière, « nous découvre le passage où convergent nos chemins ».
La Croix révèle / découvre le PASSAGE – la Pâques. La mort de Jésus en CROIX n’est pas une voie sans issu ou un chemin qui ne mène nulle part… Sa croix ouvre un passage. Dans l’Evangile de Jean, la figure du Bon Berger est associé – dans le même chapitre 10 – à celui de la Porte – Jésus est « la porte des brebis » (Jn 10,7). Jésus est la Porte vers laquelle convergent nos chemins… le Mystère de sa mort et de la Résurrection nous ouvre la porte du Royaume de Dieu. 
Entrons dans ce retournement de la mort vers la vie, de la servitude de notre péché à la liberté, des ténèbres à la lumière ;
Poursuivons ce chemin de Rédemption dont la croix est le passage...
Amen


[1] « aux ‘périphéries’ : où se trouve la souffrance, où le sang est versé, il y a un aveuglement qui désire voir, il y a des prisonniers de tant de mauvais patrons ». homélie de la messe chrismale.

P. Jean-Emmanuel, homélie du Vendredi Saint, Notre Dame la Riche

jeudi 28 mars 2013

"Il les aima jusqu'à l'EXTREME"



  Il y a presque 20 ans, je me trouvais là à votre place. Etudiant de l’université de Tours participant à la vie de l’aumônerie. En 20 ans le monde a bien changé… à mon époque, le mur de Berlin venait de tomber... ; on ne connaissait pas encore internet, facebook ou l’ipad ! Et pourtant, quand je vous regarde, quand je vous entends raconter votre vie, exprimer vos aspirations, vos joies et vos soucis ; je nous revois bien – moi mais aussi mes amis de l’époque – avec ce même désir de vie, d’une vie qu’on ne voulait pas vivre qu’à moitié, d’une vie pleine de projet, une vie intense et étoilée que l’on rêvait souvent ! L’Avenir et ses promesses était devant nous comme une page blanche à écrire ! Un désir d’aimer et d’être aimé, désir de se mettre au service des autres, désir d’une société plus juste et plus fraternel… désir de la sainteté ! Quelque soit l’époque où nous vivons, la jeunesse apporte au monde, toujours ancien pour un jeune, un souffle nouveau, un élan de vie et de joie capable de soulever des montagnes et d’ouvrir des horizons. Le pape François dans son homélie à l’entrée de la semaine sainte redisait son espérance dans la jeunesse.

Il y a eu le printemps de 1968, il y a aujourd’hui un nouveau printemps de la jeunesse qui se lève, un air de « révolution » pas seulement en France (comme dimanche dernier place de l’Etoile) mais dans le monde entier ! Avec toujours cette aspiration à la liberté, à la justice et en particulier en direction des plus fragiles ! Lorsque les JMJ ont commencé avec Jean-Paul II, on a souvent associé cet évènement à une « Révolution de l’Amour ». Jean-Paul II, tout comme Benoit XVI, parlait d’une Civilisation de l’Amour qu’il nous faut construire ensemble. C’est cette grande UTOPIE qui ne cesse d’animer l’Eglise depuis ses commencements. Cette PROMESSE n’est autre que celle qui traverse l’Evangile dans les Béatitudes, la prière de Marie du Magnificat… Un retournement du monde ! « Le Seigneur fit pour moi des merveilles… il renverse les Puissants de leur trône, il élève les humbles… »
   Cette « Révolution de l’Amour » est en marche ! mais ne nous trompons pas de combat ! Jean-Paul II disait : « L'amour est l'unique révolution qui ne trahit pas l'homme ». Il nous faut regarder Jésus… l’Evangile du Jeudi Saint dit bien (en grec) que Jésus est allé jusqu’à l’ « extrême » mais pas n’importe quel extrême ! l’EXTREME de l’Amour « Jésus ayant aimé les siens qui était dans le monde, les aima jusqu’à l’extrême » (Jn 13). C’est le drame de Juda, lui qui était proche des milieux zélotes radicaux, d’avoir interprété le message révolutionnaire de Jésus comme une révolution politique. Mais la Révolution initié par Jésus est bien plus AMBITIEUSE et plus RADICALE… Elle vise à nous transformer chacun. Jésus le redira à chaque fois qu’on l’a interrogé : « Mon Royaume n’est pas de ce monde »… dans le sens : il n’est pas de l’ordre de ce monde en tant que champs de la compétition pour le pouvoir et la possession. Son Royaume est bien Là, au milieu de nous,  mais comme un monde AUTRE / Alternatif. Le Royaume inauguré par Jésus se présente comme une AUTRE manière de VIVRE ce monde que son Père nous a donné à aimer. Fidèle à cet Évangile  le pape François nous le redisait dimanche :


« Tous nous savons que le roi que nous suivons et qui nous accompagne est très spécial, c’est un Roi qui aime jusqu’à la Croix et qui enseigne à servir, à aimer ».


« L'amour est l'unique révolution qui ne trahit pas l'homme ». Et pour nous le montrer, Jésus a accompli un dernier geste avec ses disciples : il leur a lavé les pieds ! Geste de cet AMOUR EXTRÊME envers nous. Par ce geste d’humilité, Jésus nous révèle le vrai visage de Dieu son Père : « Il nous aime jusqu’au bout »… jusqu’à se perdre, être livré, souffrir et mourir sur une croix !


Le pape François, s’adressant à vous les jeunes » ajoutait dimanche : « N’ayons pas honte de sa Croix. Au contraire, embrassez-la pour avoir compris que c’est dans le don de soi, dans le fait de se dépasser, que réside la véritable joie, que c’est avec l’amour de Dieu qu'il a vaincu le mal. »




Comme Saint Pierre, nous cherchons notre Seigneur d’abord dans la splendeur de sa Gloire céleste et de sa création, dans l’ingéniosité de l’intelligence humaine… mais saurons-nous reconnaitre le Seigneur dans l’humilié, dans le méprisé, dans la boue et la fange… Saurons-nous le reconnaître là à nos pieds… Mais qui est donc ce Dieu qui se met à nos pieds ?… 
Nous nous révoltons comme Pierre : « Seigneur cela ne t’arrivera pas » (Mt 16,22) ou encore « non tu ne me laveras pas les pieds… »… 

Oui il y a bien quelque chose de SCANDALEUX dans ce geste EXTRÉMISTE de Jésus... L’EXTREME de l’Amour : « ce que je veux faire, tu ne le sais pas encore : plus tard tu comprendras… » (Jn 13,7)

   Je mesure, moi qui suis votre aîné de 20 ans, combien le chemin est encore long pour comprendre ce que Jésus a fait ce soir là ! C’est seulement l’EPREUVE de la VIE qui nous permet vraiment de connaitre INTÉRIEUREMENT ce si puissant et déroutant Seigneur dont nous avons tout à apprendre !
Il n’est pas d’autre chemin pour nous, les DISCIPLES du Christ, que celui de la communion à la PASSION du Christ Jésus, le chemin de l’attachement à sa CROIX qui n’est plus perçu comme un instrument de torture mais comme le SIGNE de celui qui nous a aimé jusqu’à l’EXTREME !

Jusqu’où cela nous mènera-t-il ?

Jusqu’à AIMER comme il nous AIME ! jusqu’à l’EXTRIMITE de l’AMOUR, mais il s’agit plus de grimper vers les HAUTEURS pour toucher les cieux mais de DESCENDRE à présent, de s’abaisser ENCORE et ENCORE et se laisser rejoindre par le TRES-HAUT qui s’est fait le TRES BAS !
Descendre de notre pied d'estale, de notre « MOI JE », et accepter de se laisser SAISIR par le SEIGNEUR. La petite Thérèse l’avait bien compris dès 20 ans ! Elle, qui après avoir cherché à monter marche après marche le grand escalier de la VERTU, a découvert l’ASCENSEUR  de la GRACE – elle seule suffit !  S’en remettre comme Jésus dans les bras du PÈRE  Seule cette attitude d’humilité, de foi et de pauvreté peut nous conduire à la JOIE PARFAITE, à la JOIE de la SAINTETE, à la JOIE du RESSUSCITE !

Jusqu’à aimer comme il nous aime… voici le commandement que nous a donné Jésus en TESTAMENT ! Saurez-vous, vous les jeunes, répondre à l’APPEL du Seigneur ?! Êtes-vous prêts à cette extrémité de l’Amour ?  à vous DECIDER pour DIEU au SERVICE de l’EGLISE et du MONDE ?!
Certains parmi vous ont entendu cet APPEL à vivre cette radicalité de l’Evangile ! Aujourd’hui le Seigneur appelle des hommes et des femmes à donner toute leur vie, à aimer et servir en devenant ses prêtres, ses missionnaires ou en vivant cette extrémité de l’Amour dans la vie religieuse ou consacrée ! Ne soyez pas sourd à cet APPEL  et POSEZ-VOUS sérieusement la question de l’Appel à une vocation spécifique de prêtre, moine, religieux, religieuse, consacré, missionnaire... Le Seigneur a besoin de la disponibilité de chacun pour construire la CIVILISATION de l’AMOUR en ce monde qu’il aime tellement (Jn 3)… car une REVOLUTION est en marche… la REVOLUTION de l’AMOUR… croyez mon expérience vous ne regretterez pas ce choix de le suivre !
Pour terminer je voudrais reprendre ce que disait le pape Benoit XVI  s’adressant aux jeunes dans sa première homélie en 2005: « N’AYEZ PAS PEUR du CHRIST ! Il n’enlève RIEN, il DONNE TOUT »
Amen 
P. jean-Emmanuel GARREAU, homélie du Jeudi Saint 2013, église Saint Julien

mercredi 27 mars 2013

28ème JMJ : "c'est dans le don de soi que se trouve la véritable joie"


"(...) Sur cette place il y a beaucoup de jeunes. Depuis 28 ans le Dimanche des Rameaux est la Journée de la Jeunesse. Voici le troisième mot clef, les jeunes. Chers jeunes, je vous ai vu dans la procession d'entrée et je vous ai imaginé faisant la fête autour de Jésus, agitant des rameaux d’olivier. Je vous imagine criant son nom et exprimant votre joie d’être en sa compagnie. Vous avez une part importante dans cette fête de la foi. Vous apportez la joie de la foi et dites que nous devons vivre la foi avec un cœur jeune, toujours, même à soixante-dix ou quatre-vingts ans! Oui, avec un coeur jeune. Avec le Christ, le cœur ne vieillit jamais. Tous nous savons que le roi que nous suivons et qui nous accompagne est très spécial, c’est un Roi qui aime jusqu’à la Croix et qui enseigne à servir, à aimer. 

N’ayons pas honte de sa Croix. Au contraire, embrassez la pour avoir compris que c’est dans le don de soi, dans le fait de se dépasser, que réside la véritable joie, que c’est avec l’amour de Dieu qu'il a vaincu le mal. Portez la Croix pèlerine à travers tous les continents, par les routes du monde. Portez la en répondant à l’invitation de Jésus, pour faire de toutes les nations des disciples. Cette phrase de Mathieu est le thème de la JMJ de cette année. Portez la pour dire à tous que sur la Croix Jésus a abattu le mur de l’inimitié, qui sépare les hommes et les peuples, et qu’il a apporté la réconciliation et la paix. Chers amis, moi aussi je me mets en route dès aujourd'hui avec vous, sur les traces de Jean-Paul II et de Benoît XVI. Désormais nous sommes proches de la prochaine étape de ce grand pèlerinage de la Croix. J'envisage avec joie d'aller en juillet prochain à Rio de Janeiro. Je vous donne rendez-vous dans cette grande ville du Brésil. Préparez vous, surtout spirituellement dans vos communautés, pour que cette rencontre soit un signe de foi pour le monde entier. Les jeunes doivent dire au monde qu'il est bon de suivre Jésus, de marcher avec lui. Son message est un bienfait. Dites lui qu'il est bon de se surpasser et d'aller vers les périphéries du monde et de nos vies pour porter ce message. Les trois mots clefs sont aujourd'hui la joie, la Croix, les jeunes. Demandons à la Vierge Marie de nous enseigner la joie de la rencontre avec le Christ, l’amour avec lequel nous devons lui porter au pied de la Croix, l’enthousiasme du cœur jeune avec lequel nous devons le suivre en cette Semaine Sainte et durant toute notre vie. Ainsi soit-il".

extrait de L'homélie des rameaux du pape François, le 23 mars 2013