« Détruisez ce temple est en
trois jours je le relèverai. (…) Mais le
sanctuaire dont Jésus parlait c’était son propre corps. C’est pourquoi
lorsqu’il se releva d’entre les morts ses disciples se rappelèrent qu’il avait
dit cela, ils crurent à l’Écriture et à ce que Jésus avait dit » (Jn 2,
19.21-22)
Nous y sommes ce soir. Le corps est
brisé : « la multitude avait été consterné en le voyant car il était
si défiguré… (Is 53- chant du Serviteur souffrant – 1ère lecture).
Ce corps de Jésus est à notre ressemblance.
En Jésus, le Fils de Dieu, nous n’avons pas
un grand prêtre
incapable de compatir à nos faiblesses,
mais un grand prêtre éprouvé en toutes
choses,
à
notre ressemblance, excepté le
péché. (He 4 – 2e lecture)
Ce corps du Jésus est à notre
ressemblance tant au plan personnel qu’au plan du corps social et du corps
ecclésial.
Pourtant, au cœur des drames qui
nous touchent, il y a comme une espérance qui déjà pointe à l’horizon. Ce ne sont encore que de petites étincelles de
lumière…
Dans la première lecture, Isaïe
voit au-delà des souffrances du
Serviteur, une mystérieuse fécondité, une
compassion rédemptrice :
En fait, c’étaient nos
souffrances qu’il portait,
nos douleurs dont il était chargé.
Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé,
à cause de nos fautes qu’il a été broyé.
Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui :
par ses blessures, nous sommes guéris.
nos douleurs dont il était chargé.
Et nous, nous pensions qu’il était frappé, meurtri par Dieu, humilié.
Or, c’est à cause de nos révoltes qu’il a été transpercé,
à cause de nos fautes qu’il a été broyé.
Le châtiment qui nous donne la paix a pesé sur lui :
par ses blessures, nous sommes guéris.
(…)
Broyé par la
souffrance, il a plu au Seigneur.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
S’il remet sa vie en sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours :
par lui, ce qui plaît au Seigneur réussira.
De même l’auteur de la lettre aux
Hébreux écrit :
Bien qu’il soit le
Fils, il apprit par ses souffrances l’obéissance
et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
la cause du salut éternel.
et, conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent
la cause du salut éternel.
Dans la Passion selon Saint Jean,
la dernière parole de Jésus est : « Tout est accompli ». La
Gloire de Dieu se donne à voir sub contrario dans le dénuement de la Croix. La
mort en croix de Jésus est l’expression suprême de la Liberté de Dieu dans l’Amour.
À la lumière de la Parole de Dieu,
José relire notre histoire récente.
Je vois cette Croix glorieuse dressée
au milieu des décombres d’une cathédrale ravagée par les flammes. Elle est le signe de l’amour jaloux d’un Dieu
qui nous aime et qui ne veux perdre aucun de ses enfants.
Car l’amour est fort comme la Mort, la passion,
implacable comme l’Abîme : ses
flammes sont des flammes de feu, fournaise divine.
Les grandes eaux ne pourront éteindre
l’amour, ni les fleuves l’emporter. (Ct 8, 6-7)
« Tu
as échangé ta vie pour la mienne »
L’autel : il
représente le Christ. « La pierre rejetée par les bâtisseur est devenue la
pierre d’angle. C’est là l’œuvre du
Seigneur. Nos yeux ne pouvaient le croire » (Ps 117, 22-23). Cet autel lui
aussi a été sauvé des flammes. Il est la pierre sur laquelle repose tout
l’édifice. Il « notre Rocher qui nous sauve »
Et toi Marie, toi Notre Dame,
toi notre Mère qui veille là tout prêt de l’autel et prêt de croix. Tu te tiens
debout et tu es aussi la Pieta, Mère
de Miséricorde qui recueille dans tes bras le corps désarticulé de ton fils
Jésus.
Tu es toujours là aux heures
décisives de la France et de toutes les Nations. Tu es le grand signe dans le ciel (Ap 12). La femme de l’Apocalypse présente aux heures
les plus sombres de l’histoire du salut aux côtés des témoins (martyrion).
Le temple est détruit, le corps du christ est défiguré, mais nous restons dans l’espérance.
L’espérance de son corps ressuscité. « Tout est accompli ». De son
exaltation sur la Croix il descend aux enfers. Il vient nous chercher, nous ramener dans la maison du Père. Il nous ressuscitera
dans un corps glorieux.
Homélie
prononcée par Jean-Emmanuel Garreau, le vendredi 19 avril 2019, à l’église
Saint Paul du Sanitas
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