Le Mystère d’une Église de pécheurs pardonnés


Maintenant
je le redis en pleurant :
beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ.
Ils vont à leur perte.
Leur dieu, c’est leur ventre,
et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ;
ils ne pensent qu’aux choses de la terre. (Phi 3, 17)
beaucoup de gens se conduisent en ennemis de la croix du Christ.
Ils vont à leur perte.
Leur dieu, c’est leur ventre,
et ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ;
ils ne pensent qu’aux choses de la terre. (Phi 3, 17)
Malgré tous ces scandales, comme membre du clergé, je reste
fidèle à l’Église catholique. Si j’appartenais à une entreprise ou une
association quelconque, probablement que je l’aurais quitté.
Alors pourquoi je reste fidèle et solidaire de notre Église ?

Je suis moi-même pêcheur. Qui
serais-je pour lancer la première pierre ? (Jn 8) ma vocation je la dois à
cette grâce de miséricorde infinie et inconditionnelle du Seigneur à mon égard.
J’ai vécu bien des épreuves dans ma vie et comme Pierre je peux dire aussi
« éloigne toi de moi Seigneur car je suis un homme pécheur » (Jn 5).
Mais j’ai entendu aussi la parole du Christ qui me disait « Sois sans crainte tu seras pêcheur d’hommes
désormais » et j’ai entendu la voix du Ressuscité me redonner sa confiance en me posant la question : « m’aimes tu ? » /
« Seigneur tu sais tout, tu sais bien que
je t’aime ». Il me
répond : « Pais mes
brebis ». (Jn 21)
Je me suis souvent posé la question,
comme Pierre (Jn 21, 20) mais « pourquoi Jésus n’as-tu pas choisi comme chef de l'Église, Jean, ton disciple
bien-aimé, celui qui a été fidèle jusqu’au bout à la Croix, celui qui a tout de suite compris que tu
étais ressuscité en entrant dans le tombeau vide ? »

Au cœur de nos épreuves il ne
faut nous rappeler les paroles de Saint Paul : « il ne faut passer
par bien des épreuves avant d’entrer dans le royaume de Dieu » (Ac 14, 22). Le
disciple n’est pas au-dessus de son maître ; lui aussi doit traverser
l’épreuve de la Croix. Dans l’Évangile de la transfiguration, Jésus parle avec
Moïse et Élie de son départ vers Jérusalem c’est-à-dire sa montée au calvaire
et sa mort sur la croix. Ces disciples vivront de plein fouet cette descente
aux abîmes de leur ami Jésus, impuissants. Pour affronter cela Jésus donne un
signe éclatant : il est transfiguré devant eux. C’est le signe annonciateur de
sa Résurrection. Il n’y a pas de carême sans Pâques.

Pour cela il nous faut monter sur
la montagne chaque dimanche, rejoindre le Seigneur sur la petite hauteur qu'est l’autel. C’est là que le Seigneur se donne à voir dans l’Eucharistie. Là, nous
sommes témoins du sacrifice de sa vie pour nous, là où nous assistons à sa
transfiguration/résurrection, si nous savons le reconnaître dans la fraction du
pain et alors que nos cœurs sont tout brulant lorsqu’il nous parlait en chemin
(Lc 24).
A partir de l’homélie prononcée par P. Jean-Emmanuel à l’église Saint Paul
du Sanitas (Tours) le 17 mars 2019