Nouvelle terre
« Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai
aimé » (Jn 13). Tel est le commandement que Jésus nous a donné. Comment
vivre ce commandement de l’amour aujourd’hui. En 1927, le pape Pie XII
écrivait : « la politique et la forme parfaite de la charité ».
Bien sûr il ne s’agit pas d’interpréter le mot politique dans le sens où
s’exerce aujourd’hui une forme de politique politicienne. Le pape François en a
précisé le sens récemment : « la politique est une vocation très
élevée, c’est une forme des plus précieuses de la charité parce qu’elle cherche
le bien commun ».

La paix et la liberté son plus que jamais menacées. Comme le dit Dominique Moïsi, « la liberté, on n’en prend conscience que lorsque l’on en est privé ».

Comment dès lors interpréter les signes des temps à la
lumière de la Parole de Dieu entendue dans les Ecritures ?
Nous pouvons ainsi
relire le livre de l’Apocalypse. Dans un entretien récent, l’économiste et
jésuite Gaël Giraud rappelait que « l’Apocalypse décrit de manière
métaphorique quelque chose de notre histoire ultime. Longtemps interprété comme
des images qui décrivent quelque chose de la fin des temps, aujourd’hui nous sommes dans un moment
particulier… la menace écologique est
telle que certaines de ces images pourraient être interprétés de manière
littérale ».
Que nous « dévoile » l’apocalypse de cette «
histoire ultime » du monde ?

« le
premier ciel et la première terre s’en étaient allés…
2. Mais ce livre décrit aussi l’avènement d’un monde nouveau
Moi,
Jean, j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle,
Ce monde nouveau advient au
terme d’une traversée (celle de la grande épreuve), d’une Pâque...
3. Il est écrit aussi que face aux grandes épreuves
qui tourmentent l’humanité et le monde, se lèvent des hommes et des femmes
acteurs de leur destin qui ne s’en tiennent pas à la sidération face aux mal et
aux effondrements, mais agissent en témoins (martyrion) de l’amour en combattant le mal.
Le livre de l’Apocalypse rappelle un message important : SEUL DIEU est le Maître de l’histoire. C’est lui qui opère
le retournement joyeux de l’histoire (une forme d’« Eucatastrophe » dont parlait J. R. Tolkein).
En quoi cela peut il guider
nos choix, notre action, notre vote ?
L’Europe assurément fait
parti du projet de Dieu pour le Monde et les nations. Ce projet et celui d’un
avenir de paix au service de l’homme et du bien commun. Son drapeau avec ses 12
étoiles sur un fond bleu rappelle la femme de l’Apocalypse.
Qu’est-ce que
l’Europe ? L’Europe telle que nous
la connaissons est porteur d'un projet de liberté. Elle s’est forgée avec ses
fondateurs en même temps que l’on proclamait les droits
de l’homme à l'échelle universelle et que l'on sortait d'un des plus grand drame qu'a connu l'humanité durant la Seconde Guerre Mondiale. Malheureusement l'héritage du projet européen a été largement dilapidé par des intérêts
particuliers qui ont détourné à leur profit le bien commun. A cela s’ajoute le
fait que l’Europe renie son héritage lorsqu’elle refuse de partager ses
richesses et laisse à sa porte des hommes et des femmes se noyer sans
assistance.
Bien sûr il n’y a pas de régime politique idéal – nous sommes
dans le cours de l’histoire avec ses drames lié a notre liberté désordonné qui
conduit au péché. Pour autant toute formation politique extrémiste ( de droite,
de gauche, ultralibéral etc.) qui prônent la peur et le rejet de l’autre et favorise
la « culture du déchet » (pape François) n’est digne de l’héritage
évangélique qui a façonné la civilisation européenne. Nos choix politiques pour
l’avenir de la vie sur la terre passent par :
2. le discernement de ce qui apparaît comme le plus proche du
commandement de l’Amour. comme disait Jean-Paul II : "l'Amour est l'unique révolution qui ne trahit pas l'homme".
Ensuite
il nous faut AGIR et nous abandonner à Dieu. C’est lui le Seigneur de
l’histoire qui guide le monde. Pour cela il a besoin d’hommes et de femmes
disponibles pour faire advenir son projet de PAIX et de VIE sur la Terre.
Sommes
nous disponibles à accomplir sa volonté ?
« Que
TA volonté soit faite ».
Jean-Emmanuel d’après l’homélie du 5e dimanche de
Pâques à Saint Paul du Sanitas le 19 mai 2019