Voici la méditation de Frère Alois, à Strasbourg lors des rencontres européennes de Taizé
En cette semaine de prière pour l'unité des chrétiens, c'est une invitation à répondre à la prière de Jésus "qu'ils soient uns, pour que le monde croit que tu m'as envoyé" (Jn 17)
Pendant l’année qui vient, nous allons nous demander :
que devons-nous faire pour que l’Eglise soit davantage communion ? Tant de
gens, souffrant du stress de l’existence quotidienne, cherchent un réconfort
spirituel, ont une soif de paix intérieure. Que faire pour que, par sa vie,
l’Église dégage mieux la source de l’Evangile où les gens puissent venir se
désaltérer ?
Nous voudrions tellement voir se dessiner cette image de
l’Église que frère Roger décrivait par ces mots : « Quand
inlassablement l’Église écoute, guérit, réconcilie, elle devient ce qu’elle est
au plus lumineux d’elle-même, une communion d’amour, de compassion, de
consolation, limpide reflet du Christ ressuscité. Jamais distante, jamais sur
la défensive, libérée des sévérités, elle peut rayonner l’humble confiance de
la foi jusque dans nos coeurs humains. »
Pour que l’Église devienne toujours mieux ce lieu d’accueil
et de communion, le temps n’est-il pas venu de faire de nouveaux pas concrets
de réconciliation entre chrétiens séparés ? Des chrétiens réconciliés font
entendre la voix de l’Evangile tellement plus clairement, dans un monde qui a
besoin de confiance pour préparer un avenir de justice et de paix.
Actuellement, nous risquons de nous arrêter à une simple
tolérance. Mais le Christ veut nous rassembler en un seul corps.
Je voudrais alors trouver les mots justes pour demander aux
chrétiens des différentes Églises : n’y a-t-il pas un moment où il
faudrait avoir le courage de nous mettre ensemble sous le même toit, sans
attendre que toutes les formulations théologiques soient pleinement harmonisées ?
N’est-il pas possible d’exprimer notre unité dans le Christ
(qui, lui, n’est pas divisé), en sachant que les différences qui demeurent dans
l’expression de la foi ne nous divisent pas ? Il y aura toujours des
différences : certaines seront des sujets normaux de discussion, d’autres
pourront même être un enrichissement.
Faisons avec les chrétiens d’autres confessions tout ce qu’il est possible de
faire ensemble, ne faisons plus rien sans tenir compte des autres.
Pour faciliter cette démarche, nous avons à notre portée
deux chemins. Le premier : dans une prière simple nous tourner ensemble
vers le Dieu vivant. Le deuxième : nous retrouver ensemble dans le service
des plus pauvres. Alors, vraiment, ainsi nous annonçons ensemble
l’Evangile !
En nous mettant sous le même toit, n’ayons pas peur que la
vérité de l’Évangile soit diluée. Faisons confiance à l’Esprit Saint. Il ne
s’agit pas de nous mettre ensemble pour être plus forts, mais pour être fidèles
au Christ doux et humble du cœur. De lui nous apprenons que la vérité se fait
entendre par l’humilité.
Le pape François ne nous indique-t-il pas la direction en
mettant comme priorité pour tous l’annonce de la miséricorde de Dieu par nos
vies ? Ne manquons pas le moment providentiel qui se présente pour exprimer
la communion visible de tous ceux qui aiment le Christ.
Chercher comment rendre plus visible cette communion et, par
là, devenir mieux capables de créer une nouvelle solidarité parmi les humains,
ce sera aussi l’objectif de notre pèlerinage de confiance pendant l’année qui
vient.
lundi soir 30 décembre 2013
pour aller plus loin : http://podcast.rcf.fr/emission/413606/696251